Pourquoi écrire à la main est un exercice essentiel pour le cerveau

A l’heure où l’on expérimente les tablettes pour les écoliers et on recommande des ordinateurs pour les enfants avec des problèmes dys, différents éléments tendent à prouver que ces pratiques ne sont pas nécessairement dans leur intérêt.
Dans son entretien avec le New York Times, Stanislas Dehaene, psychologue cognitif et neuroscientifique au Collège de France explique que lorsqu’on écrit un circuit neuronal unique est activé qui facilité l’apprentissage. Il existe une reconnaissance de la gestuelle de l’écriture; une sorte de reconnaissance par une stimulation mentale.
De même une étude de 2012 à l’université d’Indiana aux Etats-Unis a montré que lorsque les enfants écrivent à la main, 3 endroits du cerveau sont activés : les mêmes endroits qui sont utilisés par les adultes pour lire et écrire. Les enfants qui tapaient sur un clavier n’activaient pas ces zones du cerveau. Un des chercheurs explique que c’est une des premières fois que l’on peut montrer que le cerveau change avec la pratique d’écriture.
D’autres études comparant les performances entre les enfants écrivant à la main et ceux tapant sur un clavier ont montré que les premiers s’exprimaient avec plus de mots et idées originaux que les seconds. De même les chercheurs trouvent que les enfants avec une plus belle écriture avaient une plus grande activation neuronale pour un travail de mémoire.
Une autre étude parue dans le journal Psychological Science en 2014 montre que chez les élèves, le fait d’écrire à la main, contrairement à taper des mots sur un ordinateur, augmente la mémoire et la capacité à apprendre et à retenir.
Une autre étude publiée dans Intech montre que le fait d’écrire à la main permet au cerveau de recevoir un feedback (retour sensoriel) qui est différent de celui perçu par le cerveau en tapant sur un clavier.

Pour résumer, l’idée de fournir un ordinateur à une personne en difficulté d’apprentissage pourrait être une fausse bonne idée, même si à court terme cela pourrait aider l’enfant à mieux se débrouiller pour prendre ses notes en classe. Néanmoins à long terme, et si à côté l’enfant n’est pas entrainé à écrire avec la main, cela pourrait déconditionner encore plus les centres nerveux en charge de l’apprentissage.

Références :

*The effects of handwriting experience on functional brain development in pre-literate children, Karin H.Jamesa, LauraEngelhardt, Trends in Neuroscience and Education, Volume 1, Issue 1, December 2012, Pages 32-42
*James, K.H. “How Printing Practice Affects Letter Perception: An Educational Cognitive Neuroscience Perspective.” Presented at Handwriting in the 21st Century?: An Educational Summit, Washington, D.C., January 23, 2012
*Berninger, V. “Evidence-Based, Developmentally Appropriate Writing Skills K–5: Teaching the Orthographic Loop of Working Memory to Write Letters So Developing Writers Can Spell Words and Express Ideas.” Presented at Handwriting in the 21st Century?: An Educational Summit, Washington, D.C., January 23, 2012.
*The pen is mightier than the keyboard: advantages of longhand over laptop note taking, Psychol Sci. 2014 Jun;25(6):1159-68.Mueller PA1, Oppenheimer DM.
*Visual-motor functional connectivity in preschool children emerges after handwriting experience, Trends in Neuroscience and Education, Volume 5, Issue 3, September 2016, Pages 107-120, SophiaVinci-Booher, Thomas W. James, Karin H.James

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