Neurostimulation améliore la lecture chez les dyslexiques

Diminuer les symptômes de la dyslexie par la neurostimulation

Dyslexie et difficulté de lecture et d’écriture

La dyslexie développementale est un trouble neurodéveloppemental caractérisé par des difficultés en écriture qui ne sont pas dus à l’âge, à un problème d’intelligence ou une scolarité inadéquate. Environ 10% de la population occidentale souffre de cette déficience avec des conséquences profondes sur l’enseignement scolaire mais aussi sur la réussite professionnelle future. La dyslexie développementale s’accompagne généralement d’autres symptômes tels qu’une coordination réduite, une confusion droite-gauche et / ou un mauvais séquençage, typique d’un syndrome neurologique.
La lecture requiert de bonnes compétences phonologiques pour prononcer des mots inconnus en utilisant des règles de transformation lettre-son, et de bonnes capacités orthographiques pour identifier les formes visuelles des mots permettant un accès direct au lexique.
Malgré des recherches intensives au cours des dernières décennies, la nature exacte et l’origine de la dyslexie restent encore floues. Cependant, sur le plan neurobiologique, il existe des preuves convaincantes sur des altérations structurelles des zones du lobe temporal principalement dans l’hémisphère gauche impliquant des réseaux de la parole et du langage.

La lecture est un processus cognitif complexe nécessitant l’activité simultanée de plusieurs systèmes neurologiques. Chacun de ces systèmes peut être altéré à des degrés divers, ce qui a un impact sur le fonctionnement des autres systèmes. Ainsi, les nombreuses théories qui tentent de rendre compte de la dyslexie ne se contredisent pas nécessairement, mais peuvent expliquer différentes facettes des troubles de la lecture. Un certain nombre de modèles ont été proposés pour expliquer la cause fondamentale de la dyslexie sur la base d’examens du système visuel, du système auditif, du système moteur et du système attentionnel. À ce jour, la théorie du déficit phonologique a reçu le plus de soutien. D’autres théories incluent la théorie du traitement des informations auditives, la théorie cérébelleuse, la théorie attentionnelle, et la théorie du déficit magnocellulaire.

La neurostimulation et la dyslexie

Plusieurs études ont montré l’efficacité de la neurostimulation pour améliorer les symptômes de dyslexie.

Dans une étude parue en 2015 dans Neuropsychologia, des chercheurs israéliens ont utilisé 5 sessions de neurostimulation sur 2 semaines sur 10 patients adultes et ont trouvé une amélioration significative de la vitesse et de la fluidité de la lecture chez les patients stimulés par rapport aux patients témoins.
Une autre étude par des chercheurs italiens du département des neurosciences de l’hôpital pour enfants à Rome, et parue en 2013 dans le même journal avait déjà trouvé que le fait de stimuler des parties spécifiques des lobes temporaux et pariétaux améliorait la vitesse et la précision de la lecture chez les enfants et adolescents dyslexiques.
En 2016, l’équipe italienne a refait l’étude en testant cette fois ci une stimulation unique de la région pariétotemporal gauche d’une part, de la région pariétotemporal droite d’autre part comparées au groupe de contrôle. Les résultats ont montré une réduction significative des erreurs de lecture après la neurostimulation dans la région gauche du cerveau et une augmentation des erreurs après la neurostimulation dans la région droite du cerveau. Leurs résultats obtenus en une seule séance soutiennent un rôle potentiel de la neurostimulation pour le développement de protocoles de traitement chez les enfants et adolescents dyslexiques.

Pour finir, le même équipe italien a publié une étude parue en 2019 pour vérifier si l’effet de la neurostimulation en même temps que la rééducation pour la lecture tient dans le temps et déterminer les risques associés. Le groupe d’enfants et adolescents ayant reçu la neurostimulations a connu une amélioration durable en lecture. Plus précisément, l’indice d’efficacité de lecture sans mots s’est amélioré à chaque instant, tout comme l’indice d’efficacité de lecture de mots à basse fréquence, et ce à 1 et 6 mois après la fin du traitement. Aucune amélioration n’est apparue dans le groupe témoin (qui n’a pas reçu de neurostimulation). Aucun effet indésirable à long terme n’a été documenté.
Cette étude fournit des preuves d’améliorations persistantes de la lecture chez les enfants et adolescents dyslexiques, constituant une nouvelle approche de réadaptation pour la correction de la dyslexie.

A noter une autre étude effectuée par l’université de Genève et parue en Septembre 2020, qui conclut aussi à une amélioration considérable de traitement phonologique et de précision de lecture, mesurés immédiatement après la neurostimulation.

Cerebrostim et troubles du développement et dyslexie La neurostimulation et la dyslexie

A mon avis aucune méthode toute seule ne peut apporter toutes les réponses. Mais combiner différentes stimulations et exercices augmente la probabilité de sommation qui est un facteur de réussite pour créer le changement. D’où notre approche qui combine les différentes sortes de réhabilitations que ce soit proprioceptives, oculomoteurs, vestibulaires… combinées à la nutrition, la neurostimulation, la photobiomodulation…

En savoir plus sur la méthode Cerebrostim

Références :

Heth, I., & Lavidor, M. (2015). Improved reading measures in adults with dyslexia following transcranial direct current stimulation treatment. Neuropsychologia, 70, 107–113.

Costanzo F, Menghini D, Caltagirone C, Oliveri M, Vicari S. How to improve reading skills in dyslexics: the effect of high frequency rTMS. Neuropsychologia. 2013 Dec;51(14):2953-9.

Costanzo F, Varuzza C, Rossi S, Sdoia S, Varvara P, Oliveri M, Koch G, Vicari S, Menghini D. Reading changes in children and adolescents with dyslexia after transcranial direct current stimulation. Neuroreport. 2016 Mar 23;27(5):295-300.

Costanzo F, Rossi S, Varuzza C, Varvara P, Vicari S, Menghini D. Long-lasting improvement following tDCS treatment combined with a training for reading in children and adolescents with dyslexia. Neuropsychologia. 2019 Jul;130:38-43.

Marchesotti S, Nicolle J, Merlet I, Arnal LH, Donoghue JP, Giraud AL. Selective enhancement of low-gamma activity by tACS improves phonemic processing and reading accuracy in dyslexia. PLoS Biol. 2020 Sep 8;18(9):e3000833.