Contrairement aux études sur les souris et les rats, une nouvelle étude publiée dans eNeuro sur l’effet du méthylphénidate (Ritaline) sur l’activité neuronale chez les singes n’a révélé aucun effet du médicament sur le cortex préfrontal. L’étude laisse ouverte la question de savoir comment et pourquoi la Ritalin améliore l’attention chez l’homme.
Le méthylphénidate (MPH), plus connu sous le nom de Ritaline, est le médicament le plus largement prescrit au monde pour traiter les patients présentant des troubles de déficit de l’attention. Bien que l’on pense que le MPH module la neurotransmission de la catécholamine dans le cerveau, il reste à déterminer comment ces effets neurochimiques influencent l’activité neuronale et conduisent à des améliorations de l’attention. Les études chez les rongeurs indiquent en très grande majorité que le cortex préfrontal latéral (LPFC) est le principal site d’action du MPH.
Julio Martinez-Trujillo et ses collègues réfutent l’hypothèse selon laquelle le cortex préfrontal caudal, la région du cerveau critique pour l’attention, est le principal site d’action de la Ritaline dans le cerveau. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont enregistré d’importantes populations de neurones dans cette région du cerveau alors que deux singes macaques mâles effectuaient une tâche exigeante d’attention visuelle. L’équipe n’a pas observé de différences d’activité neuronale après l’administration du médicament par rapport à un placebo, même à des doses améliorant les performances des singes.
Ces résultats négatifs n’excluent pas que d’autres régions du cortex préfrontal soient des sources possibles de l’action du Ritalin dans le cerveau. En outre, ils soulignent la difficulté de traduire la recherche préclinique de rongeurs en primates non humains et appellent à une meilleure collaboration entre les scientifiques qui étudient des questions courantes sur différents modèles animaux.
Références : eNeuro. 2019 Jan-Feb; 6(1): ENEURO.0371-18.2018. The Effects of Methylphenidate (Ritalin) on the Neurophysiology of the Monkey Caudal Prefrontal Cortex
Sébastien Tremblay,1 Florian Pieper,2 Adam Sachs,3 Ridha Joober,4 and Julio Martinez-Trujillo5,6